avant le fléau. Les premières gifles dans les rues de Berlin, à peine les 4 bougies soufflées. Papa est violent, Maman picole pour oublier les bleus. Le cerveau forme une carapace solide sous le derme, et tandis que la flagellation débute, les yeux se ferment et l'esprit s'envole. La maladie se transmet par le traumatisme, les mains deviennent frivoles, douloureuses, bouffant arcades et veineuses. Sa première femme sera seule rescapée du massacre, tandis que les deux fils s'immolent par l'ivresse d'un père trop dur. Point de souffrance pour eux non plus, mais la fermeté d'un paternel souhaitant les sculpter à son image.

après le fléau. Ignominie de la maladie qui s'épanche sur le premier fils, tandis que le pays sombre dans le chaos. Le second est saisi par son épouse, dans la sécurité de l'obscurité, mais elle n'aura guère le temps de pousser un cri, lorsque le mari lui scalpe la trachée. Le garçon n'en saura rien, tandis que l'homme le dissimule au coeur de Tiergaten, quelques mois plus tard. Ce n'est que lorsque l'enfant vient à grandir que le père s'en retrouve mortifié : point d'amour pour lui, seulement l'amour d'une mère évanouie. Le fils l'abandonne à son sort. Brisure qui fait germer l'apothéose sanglante.

tiergaten. Mécréante bat son gosse dans la rue. La colère résonnera jusqu'à saisir un couteau pour l'abattre. Mais point de temps pour le meurtrier d'accomplir son oeuvre, on emmène la garce en taule pour calmer ses ardeurs. Le monstre rêve de boire son sang mais ne pourra s'en repaître. Il suit son gamin en Pangée, seul but qu'il a encore.

pangée. Aux aurores d'un nouveau monde, Berlin rejoint les Monarques avec l'intention de brûler tout ce qui saurait se mettre en travers de sa route. Le gosse aux basques, il monte les échelons, bouffe de l'oseille et charcute des têtes. Et puis, la voilà, la Garce. Elle trône, sur un siège qui ne lui revient pas. La haine, viscérale, impétueuse, graveleuse, qui s'épanche et ne cesse de faire naître l'hémoglobine sous ses ongles.